Après le coup de coeur de notre première visite au hameau de Saint-Marc, nous réalisons que ce terrain en plus d’être situé dans un environnement naturel unique est entouré de lieux privilégiés : Jouy en Josas avec son ambition de devenir un territoire à énergie positive pour la croissance verte, le Golf de Saint Marc, la célèbre école de management HEC ou encore la Ferme de Viltain bien connue des citadins ! C’est donc plutôt engageant !
Il n’empêche qu’il faut maintenant investiguer pour identifier les difficultés potentielles. J’étudie donc les permis de construire déposés, j’analyse les panneaux d’affichage, nous contactons l’architecte du vendeur … Notre bible du moment : le Plan Local d’Urbanisme de Jouy en Josas (qui fait quand même 318 pages) et qui n’est jamais très loin de notre lit avec les documents communiqués par l’Agence Immobiliere (qui nous a fait très bonne impression par ailleurs)
Je m’aperçois alors que ce terrain est aussi situé à quelques kilomètres d’un centre de recherche nucléaire ( CEA ), ce qui ne m’effraie pas car j’ai grandi à 10 km de la Centrale de Blaye… Et puis il y a aussi l’aérodrome de Toussus Le Noble qui semble très grand sur internet. Une question nous taraude : combien d’avions vont survoler le terrain le week-end? Ce dernier point nous irrite mais nous concluons qu’il est impossible d’espérer être aussi proche de Paris, des ses axes routiers tout en étant immergé dans la nature noyés dans la verdure sans accepter à minima les contraintes liées à l’urbanisation.
Et puis d’ailleurs existerait il d’autres terrains constructibles aussi grands et dans un tel environnement naturel aussi proche de Paris ? Probablement pas.
Ce lieu ne symboliserait il pas les enjeux sociétaux et environnementaux auxquels nous sommes confrontés et sur lesquels nous débattons ?
Les jours passent et nous continuons d’investiguer : nous venons en 2 roues puis en voiture pour tester la route, avec nos animaux, le matin, le midi et le soir, en semaine puis le week-end … Nous prétextons de faire des courses à la ferme de Viltain ou je me régale des glaces à la vanille d’un fameux glacier parisien. Bref nous venons et revenons sous prétexte de découvrir des difficultés. Ne serions nous pas plutôt irrésistiblement attirés par cet océan de nature et son calme inspirant ?
Une rencontre unique se produit : un bébé faon de quelques jours se cache dans les herbes mi-hautes du terrain ? Comment est ce possible ? Est il abandonné ? Que faire ? Ludovic nous apporte la réponse et nous assure qu’il est en sécurité (mais encore?). En fait, pendant les premières semaines de sa vie, le faon ne produit pas d’odeur corporelle ce qui le protège des prédateurs et permet à sa mère de le laisser seul. Quelle nature !
Trois autres points nous interrogent encore :
1. Que va devenir le manoir en cours de rénovation à proximité ? Ne risque t on pas d’y organiser des mariages ? l’endroit s’y prêterait vraiment avec beaucoup de place pour installer des chapiteaux et stationner de nombreux véhicules ? Je me vois déjà dans l’impossibilité de dormir dans un cadre naturel idyllique.
2. Quel est le statut du chemin qui dessert les terrains et qui semble déjà bien abimée ? à qui appartient elle ? Elle traverse plusieurs fois les départements 78 et 91 car nous sommes en limite de deux départements. Il est aussi mentionné dans le permis de construire que la mairie ne financera pas sa remise en état ? Est ce possible ? Quel impact prévoir ?
3. Qui sont les voisins d’en face ? Comment les aborder ?
De son coté, Ludovic, totalement aspiré par ce site exceptionnel est beaucoup plus zen, sur de la nécessité d’avancer rapidement !
J’identifie un dernier point important puisque nous sommes en pleine zone agricole, entouré de deux fermes, la ferme de Viltain et la ferme du Trou Salé et de leurs champs. Qu’en est il des pratiques environnementales ? Avec des parents agriculteurs, je sais aussi qu’il est important d’apprendre à connaître les agriculteurs, à nous respecter et que cela sera potentiellement difficile car beaucoup de choses nous séparent… à priori …
Comment s’y prendre ? Je doute vraiment et au final, il me semble qu’il serait vraiment plus simple de considérer les difficultés et de classer le dossier !
Le hasard vient à notre rencontre une fin de journée quand nous voyons arriver un monsieur élégant accompagné de deux boxers magnifiques. Nous sommes gênés car nous avons pris la liberté d’accéder au terrain avec nos deux chiens sans demander l’autorisation du propriétaire. Mince ça ne devait pas se passer du tout comment cela ! Un moment de stress s’installe mais devons faire face car nous sommes confrontés ! Nous allons donc au contact, apprenons rapidement qu’il s’appelle Jean-Michel, qu’il habite en face (super) avec son épouse Isabelle et qu’il travaille à la ferme de Viltain (encore mieux) !
Le contact passe immédiatement, nous échangeons longuement sur le territoire, les voisins, la ferme, l’aérodrome … Les yeux et oreilles grands ouverts, nous apercevons deux chevreuils à quelques mètres magnifiquement éclairés par le soleil couchant. Mon regard croise celui de Ludovic, moment très intense et prémonitoire !
Remontant en voiture, une décision s’impose : nous habiterons ici et ferons une offre d’achat. Très bien mais quel terrain privilégier ? il y en a 3 ce qui est plutot rassurant : le A, le B ou le C ? Nous pouvons théoriquement prendre notre temps mais Ludovic s’impatiente car l’agence immobilière nous indique que les visites s’accélèrent !
A, B ou C ? Je suis très intéressé par la parcelle C en lisière de forêt sur 2 cotés et sans vis à vis ! On aurait vraiment l’impression d’habiter en pleine forêt, le top ! Je me projette déjà !
Ludovic de son côté préfère la parcelle A beaucoup plus dégagée légèrement en hauteur, avec plus de flexibilité pour la construction : cela s’entend mais bon …
N’oublions pas non plus la PARCELLE B qui a aussi l’avantage d’avoir un permis qui autoriserait la construction d’un sous sol ! Un débat s’enclenche. Ce n’est pas évident car Ludovic insiste pour la parcelle A ce qui mérite ma plus grande attention.
Je finis par me rallier aux arguments raisonnables de Ludovic mais il n’empêche que cette parcelle A dispose de multiples murs en meulières dont certains sont en train de s’effondrer et qui m’inquietent ! Et puis, il y a aussi une trace de fondation au sol qui m’interroge aussi? Ne risquons nous pas de devoir affronter des mauvaises surprises ce qui serait dommage pour un choix qui serait théoriquement plus raisonnable ? J’ai vraiment des doutes !
Heureusement, Michel notre ami Architecte Paysagiste me rassure. C’est donc décidé nous allons faire une offre d’achat pour le Terrain A, arrêter de craindre de le perdre et prendre un nouveau départ !
Yohann
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